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Que sont les biais cognitifs ?

Votre cerveau est programmé pour vous protéger, et voici comment

Que sont les biais cognitifs ?

"L'être humain a ce besoin viscéral d'être en connexion avec ses semblables, ça permet de libérer une dose de dopamine et d'affecter le circuit de la récompense dans le cerveau. Des millions d'années d'évolution ont conduit à ce que ce système soit mis en place. Le but est qu'on se réunisse en groupe, qu'on vive en communauté et qu'on se reproduise pour que notre espèce perdure. Ça ne fait donc aucun doute que des outils comme les réseaux sociaux qui optimisent au millimètre cette connexion entre les gens puissent potentiellement rendre les gens addicts."
– Dr Anna Lembke, professeure et directrice médicale en addictologie à l'université de Stanford, dans Derrière nos écrans de fumée
Le cerveau utilise des raccourcis pour comprendre l'environnement complexe dans lequel il se trouve et ainsi nous garder en sécurité et en bonne santé. En effet :
  • Nous accordons une plus grande attention aux stimuli inquiétants et dangereux pour rester en sécurité.
  • Nous nous focalisons plus sur des éléments négatifs que positifs car ce processus aide le cerveau à anticiper les conséquences.
  • Nous avons tendance à suivre l'opinion populaire de notre entourage pour construire des communautés plus fortes autour d'idées partagées.
Néanmoins, ces raccourcis ne fonctionnent pas parfaitement dans toutes les situations. Ils peuvent devenir des biais cognitifs, soit un mécanisme par lequel les habitudes du cerveau nous rendent susceptibles à commettre des erreurs de jugement, de manipulation et d’exploitation.
Pour mieux comprendre, faisons une expérience. Jetez un coup d'œil à l'image ci-dessous. Quel carré étiqueté est plus sombre : A ou B ?
L'image montre un damier avec un cylindre vert dans le coin supérieur droit. Le cylindre vert jette une ombre sur le carré B, qui semble être beaucoup plus clair que le carré A.
Edward H. Adelson, 1995 : Checkershadow Illusion.
Les carrés sont en réalité de la même couleur.
La difficulté à comprendre ce phénomène provient de votre cerveau qui analyse les couleurs, les ombres et les formes et qui voit l'image comme une scène en trois dimensions.
Votre cerveau voit le carré B comme un carré de couleur claire qui se trouve dans l’ombre du cylindre vert. Le fait de savoir que le carré A est de la même couleur que le carré B ne change pas votre perception.
L'image montre un damier avec un cylindre vert dans le coin supérieur droit. Le cylindre vert jette une ombre sur le carré B et non sur le carré A. Deux lignes de la même couleur que les carrés A et B les relient et prouvent ainsi que les carrés sont de la même couleur.
Cependant, lorsque nous dessinons des lignes de la même couleur à travers les deux carrés, les raccourcis de votre cerveau ne fonctionnent plus. Maintenant, les deux carrés sont clairement de la même couleur.
Même si vous comprenez le fonctionnement de ce piège, quelques éléments de design soigneusement choisis (couleur, ombrage, formes et motifs) profitent des raccourcis utiles de votre cerveau pour traiter l'information. Un fait que nous pensons réel dépend du contexte dans lequel il se trouve. C'est le biais cognitif à l'œuvre.
Voici un autre exemple : l'expérience de Solomon Asch sur le conformisme. On a demandé aux participants d'associer une ligne de référence (à gauche) à l'une des trois lignes de comparaison (à droite) :
L'image montre deux tableaux. Le premier contient une seule ligne noire. Le second présente trois lignes. La ligne étiquetée A est la plus courte, la ligne étiquetée B est la plus longue et la ligne étiquetée C est d'une longueur moyenne et a l'air d'être de la même longueur que la ligne dans le premier tableau.
Quelle ligne de comparaison a la même longueur que la ligne de référence ?
La bonne réponse est la ligne C. Évident, pas vrai ? Les participant·es de cette expérience ont correctement associé ces deux lignes plus de 99 % du temps, quand ils et elles étaient seul·es.
Pensez-vous que vous auriez encore répondu C si plusieurs autres personnes répondaient A ou B ? C'est sur quoi l'expérience s'est penchée. Lorsque plusieurs personnes ont été ajoutées et qu'elles ont donné la mauvaise ligne comme réponse, plus de 36 % des participant·es ont choisi la mauvaise ligne !
Ce constat peut être surprenant : la réalité sociale peut surpasser la réalité physique. Il s'agit d'un type de biais de conformité : nous avons tendance à vouloir nous conformer aux normes sociales.
Les biais relatifs à la conformité peuvent s'entremêler avec le biais de confirmation (la tendance de notre cerveau à recueillir des preuves qui soutiennent nos points de vue existants), accentuant ainsi notre tendance à favoriser les personnes avec lesquelles nous nous identifions déjà : les ami·es, la famille, les collègues ou les autres individus qui partagent nos intérêts ou nos opinions. Vous êtes plus susceptible de réagir favorablement à un point de vue provenant d'un groupe auquel vous vous identifiez que d'un groupe auquel vous ne vous identifiez pas.
L'expérience de Solomon Asch sur le conformisme suggère que sans s'en rendre compte, beaucoup de gens se conforment aux perceptions initiales et aux normes sociales, ignorant sélectivement les preuves contradictoires.
Les implications sont profondes :
  • Tout d’abord, le comportement de certaines personnes peut être manipulé par l'environnement social.
  • Deuxièmement, la technologie qui façonne nos environnements sociaux a un pouvoir immense sur ce que nous affirmons croire.
  • Enfin, les démocraties sont vulnérables aux technologies qui manipulent le consensus.
Le biais de conformité social et le biais de confirmation sont des biais cognitifs importants à considérer dans le contexte des réseaux sociaux, mais ils ne sont que deux facteurs parmi d'autres. Une personne motivée ou un produit peut nous piéger de nombreuses manières. D'ailleurs, ce processus se déroule tout le temps car, qu'il s'agisse de publicités choquantes, des grignottages ou des technologies persuasives, tromper nos cerveaux est très rentable.

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